Avril 1997 Nº10

Ed. resp. : E. J. Crema

Mexique 

Chiapas. Lettre de Marcos au Général Emiliano Zapata.
Extrait de la lettre du 10 avril 1997, diffusée par internet, en Suisse par L'Associacion Latinoamericana Nueva Utopia et traduite par nos soins.
"...Comme à votre époque Don Emiliano, les gouvernements ont voulu nous tromper. Ils parlent et parlent et il n'y a rien qui se fait si ce n'est les massacres de paysans. Ils signent et signent des papiers et rien ne devient réalité si ce n'est chasser de leurs terres et persécuter les indigènes. Et nous aussi nous avons été trahis, ils n'ont pas manqué de Guajardos et Chinamecas, mais Emiliano, voilà-t-il que nous ne nous laissons pas tuer. Parce nous avons beaucoup appris, Don Emiliano, et nous continuons encore à apprendre. Bref, je ne voudrais pas vous ennuyer parce que ce sont là des choses que vous savez puisque en soi vous êtes nous. Et comme vous voyez les paysans n'ont toujours pas de terre, les indiens sont toujours oubliés, les mauvais gouvernements continuent, les riches continuent à s'engraisser, et évidement continuent les rebellions paysannes. Et elles se poursuivront mon général, parce que sans terre et liberté il n'y a pas de paix."

Vaud

Vive la grève des etudiant(e)s et assistant(e)s universitaires.
Au moment où nous écrivons ces lignes les étudiantEes sont toujours en grève et le CLOU -comité de liaison contre orchidée à l'université- demande l'ouverture immédiate des négociations au Conseiller d'Etat Schwab. Le CLOU regroupe diverses personnes et associations actives à l'université et notamment la Fédération des Associations d'EtudiantEes (FAE), la Fédération des Coordinations des Corps Intermédiaires (FCCI), l'Association du Personnel de l'Université de Lausanne (ASPUL), le Groupe Regards Critiques (GRC), la Cafétéria Autogérée Permanente (CAP) et le journal Flagrant Délit.
Lors de l'Assemblée Générale les revendications suivantes ont été votées :
1) Nous exigeons le retrait de l'avant-projet de Loi sur l'Université de Lausanne et l'abandon de la logique qui la sous-tend. Par conséquent, nous exigeons que le Conseil d'Etat s'engage à :
- Garantir et développer une université publique dans son financement, démocratique, non-sexiste et non-discriminatoire dans son accès et participative dans son fonctionnement.
- Ne pas renforcer les pouvoirs de décision du Rectorat et du Conseil Académique.
- Ne pas introduire une gestion axée sur un contrat de prestations entre l'Etat et l'université ainsi que l'enveloppe budgétaire qu'il implique.
2) Nous exigeons du Conseil d'Etat l'arrêt immédiat des plans d'austérité qui visent tant l'université que l'ensemble du secteur public et parapublic du canton de Vaud.
3) Nous exigeons que le Conseil d'Etat s'engage à créer de nouveaux postes pour revenir à un taux d'encadrement égal à celui de 1987 de 8.84 étudiantEes par enseignantEes (professeurEes et assistantEes) contre 10.8 actuellement, rattrapant ainsi une décennie perdue. Les salariéEs et usagerEs de l'université devront avoir un droit de regard sur l'allocation de ces nouveaux postes. Des postes administratifs et techniques devront aussi être créés.
4) Nous exigeons le développement du pluralisme des savoirs, qui passe notamment par la création de chaires d'enseignement d'économie alternative et d'études féministes.
5) Dans le but de conserver la pluralité des enseignements, le rapprochement des Universités de Lausanne et de Genève ne doit pas entraîner la suppression d'enseignements.

!Hasta la victoria siempre ! Companeros, presentes, hoy y siempre.

Deux amis sont morts.
Quand j'ai connu Michel Thévenaz nous l'appelions "Stephan", il était avec d'autres un des principaux membres du Bureau politique de la Ligue Marxiste Révolutionnaire, il était un orateur brillant et infatigable, il pensait au début des années septante qu'une rupture révolutionnaire anticapitaliste dans la foulée de Mai 68 et l'autumno caldo Italien était possible en Europe. Il fut parmi les premiers à comprendre la nécessité d'ancrer l'organisation dans les couches salariées à partir du noyau étudiant et intellectuel. A la fin des années septante il fut l'un des principaux animateurs du courant ayant opté pour la prolétarisation. Dans ces années-là nos chemins se séparèrent. Quand nous nous sommes revus à la fin des années huitante à Versoix il m'a parlé calmement de ce qu'il a appelé "les illusions de ces années-là" mais rapidement notre conversation nous amena à parler du Nicaragua, il insista sur le fait que nous devions apprendre des commandants Sandinistes à nous allier et à nous unir contre l'injustice et l'oppression. J'ai appris l'année passée par un ami qu'il montait des expositions sur l'histoire du mouvement ouvrier, cela m'a plu. Adios Michel.

Dans les années où j'écrivais, ni olvido ni perdon, ni oubli ni pardon dans les articles et les tracts se référant au Chili de Pinochet et à l'Argentine de Videla, un homme me répondait systématiquement "..oui...mais il faudra les juger et les punir légalement..". Cet homme s'appelait Roland Bersier, il vient de nous quitter, le Courrier et 24 heures lui ont rendu l'hommage qu'il méritait, nous ajouterons qu'il restera à jamais dans nos mémoires pour sa cordialité, sa solidarité, son courage et son intelligence. ! HASTA LA VICTORIA SIEMPRE ! Companero Roland Bersier, Presente, Hoy y Siempre!

Toutes et tous contre le chômage et la précarité

parce que nous refusons la conception néo-libérale selon laquelle la chômeuse ou le chômeur doit accepter, avec reconnaissance, n'importe quel boulot, à n'importe quelles conditions, avec n'importe quel salaire. Nous voulons réfléchir et pouvoir revendiquer sur les conditions de travail, sur le salaire, sur le sens et sur l'utilité sociale du travail que nous faisons. Pour nous, toute politique économique doit intégrer les exigences sociales et humaines définies plus haut. (Manifestation le vendredi 25.4.97 à 17h.30, Pl. Chauderon, Lausanne/Repas (18h.30) et débat (20h.15) à la Fraternité/le samedi 26.4.97 discussion à l'Espace Autogéré, Av. Morges 60, but 7 arrêt Prélaz (dès 14h.), repas (19h.30), film ("Roger and Me", 21h.), fête (23h.)/le dimanche 27.4.97 au Chapitô, pl. Château 4, pt déj. (12h.), départ (13h.30).

Non à l'intervention militaire en Albanie.

Les événements qui se produisent en Albanie expriment l'explosion d'un peuple qui vient brutalement de perdre ses illusions face au capitalisme réel. L'économie et l'Etat sont livrés au chaos. Etranglé plusieurs décennies durant par une dictature bureaucratique particulièrement pesante, le pays le plus pauvre d'Europe est aujourd'hui la proie d'un capitalisme mafieux soutenu par les institutions occidentales. Les Albanais désirent la paix, la démocratie, le développement économique et social. L'intervention européenne, sans objectif défini déclaré, est menée tambour battant par l'ancienne puissance coloniale, l'Italie. Elle se situe aux antipodes de ces aspirations populaires. Camouflée derrière une mission humanitaire, mais déniée par des organismes des Nations unies tel que le HCR, l'opération militaire, soutenue par d'autres puissances européennes dont la France, vise au rétablissement de "l'ordre". Ce qui signifie, concrètement, le maintien au pouvoir du Président Berisha, honni des Albanais mais qui vient pourtant d'être décoré par la République italienne, ainsi que la pérennité du contrôle du FMI et de la Banque mondiale sur l'économie du pays.
Nous condamnons cette intervention militaire aux intentions économiques manifestes, et souhaitons une solution démocratique maîtrisée par les Albanais eux-mêmes, une aide européenne au développement économique et social albanais.

E. J. Crema

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