VOTATIONS FEDERALES  SUISSES DU 9 FEVRIER 2014 ET FRANCE, ITALIE, UKRAINE, TUNISIE

Par Enrique Juan Crema

NON à l'initiative xénophobe et raciste de l'udc

Il faut voter contre cette initiative, car comme souvent elle s'attaque à un problème inexistant. Le contingentement a toujours existé et cela n'a jamais empêché le patronat d'augmenter ou de diminuer le nombre de travailleurs immigrés nécessaire pour assurer le fonctionnement du système économique en place. Cette initiative a pour but fondamental de changer les rapports de force entre la classe dirigeante et dominante du pays en sa faveur, en divisant les salariés entre suisses et immigrés, donc contre l'ensemble des salariés; elle vise à créer une pression supplémentaire sur les immigrés afin qu'ils ne soient plus en condition de négocier aucune amélioration de leur situation, quel que soit leur statut; elle attaque en plus un droit fondamental qui est celui du droit à vendre sa force de travail librement, qu'elle soit manuelle ou intellectuelle et au droit de vivre avec sa famille. L'UDC prétend s'intéresser au sort des travailleurs helvétiques. Or, elle a voté systématiquement contre toutes propositions visant à améliorer le sort des locataires, des assurés des caisses-maladie, des invalides, autrement dit elle est pour le maintien des rapports sociaux actuels qui sont des rapports de domination d'une minorité riche et puissante contre une majorité de salariés de moins en moins protégés et livrés au chaos capitaliste.

Votons NON à l'initiative xénophobe contre l'immigration, luttons ensemble contre les abus patronaux.

NON à une attaque contre le principe de solidarité de l'assurance-maladie, NON à une régression inacceptable contre le droit à l'avortement

Il n'est pas question de renégocier à la baisse ce qui était acquis. Le droit à l'avortement libre et remboursé n'est possible que depuis onze ans et cela a été conquis après des dizaines d'années de lutte. Il est essentiel de respecter le libre choix des femmes quant au moment de la maternité, impliquant le libre choix d'avoir ou de ne pas avoir d'enfant.

Pas de retour en arrière, votons NON le 9 février 2014

Votons OUI au fonds d'infrastructures ferroviaires, car il faut développer les transports publics.  

France

Selon le Nouvel Observateur, des sondages donneraient le Front national vainqueur aux prochaines élections européennes. Quelle que soit la réalité de cette nouvelle, il est certain que ceci pourrait être rendu possible, surtout par une abstention massive de l'électorat des salariés. Le pacte de responsabilité annoncé par le Président de la République est un tournant à droite de la direction socialiste qui a été applaudi même dans les rangs de l'UMP. Les déboires d'ordre privé mis à part, il est manifeste que le Président "normal" développe une ligne politique et économique clairement en faveur des grands groupes économiques, ce qui laisse dans le désarroi les chômeurs, les working-poors, les pauvres, salariés ou indépendants, et qui démoralise fortement une partie des classes moyennes qui avaient voté pour lui. Ceci pourrait être capitalisé politiquement par les extrêmes-droites, si les différentes composantes de la gauche  ne se mobilisent pas rapidement pour élaborer une ligne économique alternative à l'austérité imposée par la direction allemande; le fait que la Grèce prenne la présidence de l'Union Européenne ne changera rien à cet état de choses.

Italie

Forza Italia reconstituée sous la direction de M. Berlusconi et de ses deux filles peut fêter tranquillement ses vingt ans d'existence; en effet, le secrétaire du Parti Démocratique, M. Renzi, à peine élu par trois millions d'électeurs démocrates à la tête de son parti, a passé un accord avec celui qui a été condamné par la justice italienne, afin de refaire à eux deux seuls la loi électorale. Cette loi, qu'ils appelleraient l'"Italicum" et remplacerait l'ancienne "Porcelum", donnerait sans doute à ces deux partis une victoire électorale totale et complète contre tous les autres partis. Une dynamique donc de moins en moins démocratique se développe dans le pays, alimentée aussi par le désespoir politique manifeste dans la jeunesse italienne et dans de larges couches de salariés. Dans ce contexte, il faut reconnaître que l'attitude critique de Gauche-Ecologie et Liberté (SEL) et de Rifondazione Comunista se révèle trop faible en terme de mobilisation populaire pour infléchir cette nouvelle version de compromesso historico. C'est donc la droite de la droite, groupes qui se définissent comme ouvertement fascisants, qui pourrait drainer une partie de la jeunesse surtout au Nord (Lega del Nord, Forza Nuova, La Destra). Dans cette situation marquée par ailleurs par une politique d'austérité assez brutale du gouvernement Letta, le M5S (Mouvement cinq étoiles) se profile comme une opposition à l'ensemble des autres partis en demandant qu'une nouvelle loi électorale introduise le principe de la proportionnalité d'une part, renonçe à certains défraiements au Parlement pour donner l'exemple de l'abaissement du coût de la politique d'autre part, mais en refusant de passer des accords avec les autres forces politiques. Par ailleurs, la base du mouvement fait pression sur Beppe Grillo et la fraction parlementaire, pour réclamer des nouvelles élections nationales en même temps que les européennes. Même s'il le faut avec l'ancienne loi, car ils ne reconnaissent plus aucune légitimité ni autorité à l'accord contre-nature Renzi-Berlusconi..

Ukraine

Il faut dénoncer sans aucune ambiguïté l'assassinat des deux opposants par les forces de l'ordre du gouvernement ukrainien en place, mais aussi être attentifs sur le fait que les événements de ce pays nous sont présentés par les médias dominants surtout par des images de barricades et d'affrontements entre la police et les oppositions. S'il est difficile donc de comprendre jusqu'à quel point le gouvernement en place ne souhaite pas négocier une entrée avec l'Union Européenne, il est tout aussi difficile de savoir jusqu'à quel point l'opposition souhaite réellement entrer dans l'Union Européenne. Mais ce qui apparaît malgré tout par les informations qui nous parviennent, c'est que ces événements préoccupent particulièrement non seulement les dirigeants russes mais également d'autres gouvernements du nord de l'Europe. En effet, il est un peu étrange que les barricades espagnoles, portugaises, grecques, italiennes soient toujours dénoncées comme des actes violents, anti-démocratiques et non-légitimes et que depuis des semaines, ces barricades de Kiev nous soient présentées comme légitimes car étant pro-Union Européenne, sans apporter aucune preuve tangible. Les télévisions nous donnent des images plutôt que nous donner des détails informatifs pour nous faire comprendre ce qui est réellement en train de se produire. Sans doute ce champ politique est extrêmement complexe, mais il risque de l'être encore plus si on tente de nous manipuler plutôt que de nous informer sur les motivations réelles des manifestants. A l'inverse, on pourrait aussi se demander pour quelle raison on a si peu d'images et d'informations sur l'état de guerre réel qui perdure dans plusieurs pays du Caucase. Peut-être que ce n'est pas dû au hasard et qu'une partie de la caste journalistique tente de cacher que le chaos capitaliste touche aussi les pays du nord de l'Europe avec la même violence, sous les effets des mêmes thérapies de choc ultra-libérales que le sud de l'Europe et la Méditerranée.

Tunisie

La meilleure nouvelle de ce début d'année 2014 nous vient de Tunisie, où la majorité des forces politiques du Parlement ont adopté une Constitution dans laquelle on reconnaît juridiquement l'égalité homme et femmes.

Par contre, en Egypte, les affrontements du 25 janvier 2014 ont fait cinquante morts..


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27 janvier 2014

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