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SUISSE : VAUD
Nous publions comme annoncé la Résolution de l’Assemblée générale des travailleur/euse-s sociaux/ales du Canton de Vaud qui s’est tenue le 9 décembre 2010 à Lausanne / Suisse.
Syndicat suisse des services publics -
Région Vaud
www.ssp-vaud.ch
[email protected] Fédération syndicale
SUD - Service public
www.sud-vd.ch
[email protected] Professionnels travail social Suisse
www.avenirsocial.ch
[email protected]
Écrit par David Gygax, secrétaire syndical, lundi 10 Janvier 2011 :
A l’issue des débats et suite aux analyses et constats faits lors de l’Assemblée générale, la Résolution suivante est adoptée :
Revendications salariales
Considérant :
- que le travail social est réparti aujourd’hui entre de très nombreux employeurs publics,
parapublics et privés. Cette situation engendre une concurrence entre les institutions concernées ; elle entraîne une pression sur les salaires et les conditions de travail ; elle péjore les prestations;
- que le subventionnement, avec ses critères de gestion, tend à imposer des mécanismes de marché dans une large partie du secteur social;
- que les travailleur/euse-s sociaux/ales ont une même profession acquise dans des parcours de formation avec certification ou par validation des acquis et de l’expérience et assurant des qualifications reconnues;
- que, dans le secteur public cantonal, DECFO-SYSREM dévalorise les professions du domaine social qui sont d’une utilité manifeste pour les habitants de ce canton et pour leur avenir;
- que, dans le secteur parapublic et dans le secteur social privé, il existe aujourd’hui des différences de salaire importantes qui sont clairement discriminatoires.
L’Assemblée générale revendique :
- La constitution immédiate de la Commission de réévaluation des fonctions prévue dans l’accord DECFO-SYSREM conclu entre le Conseil d’Etat et la FSF.
- Pour le secteur public, la garantie d’un salaire de base tenant compte des qualifications et des compétences indispensables à l’exercice du métier. Pour le personnel de l’Etat de Vaud, cette garantie doit correspondre à la classe 10 de DECFO-SYSREM* comme classification minimum pour les travailleur/euse-s sociaux/ales, quel que soit leur secteur d’activité. * En 2010, le salaire mensuel minimum de la classe 10 de Decfo-Sysrem est de 6'163.- francs
- Une revalorisation salariale pour les travailleur/euse-s sociaux/ales exerçant des responsabilités particulières.
- La garantie d’une progression salariale reconnaissant l’expérience et les savoirs acquis durant le parcours professionnel. Cette reconnaissance doit se concrétiser par une promotion d’une classe après une période d’activité professionnelle de 15 ans (le fameux cliquet appliqué aux enseignant/e-s du secondaire I et II).
- Pour le personnel du secteur social parapublic, la garantie d’un salaire de base prenant en compte les qualifications et les compétences indispensables à l’exercice du métier. Cette garantie doit s’inscrire dans le cadre de la re-classification des fonctions de la CCT unifiée du secteur social parapublic actuellement en négociation. Le salaire de base de chaque fonction doit correspondre, à compétences égales, aux rémunérations du personnel de l’Etat et des travailleur/euse-s exerçant une fonction similaire dans les cantons romands.
- L’ouverture de négociations concernant la classification des fonctions du secteur sanitaire parapublic et des services sociaux privés. La rémunération du personnel de ces domaines doit être revalorisée. Des salaires de base prenant en compte les qualifications et compétences et respectant l’exemplarité des conditions du personnel du secteur public doivent être garantis.
- Le maintien des couloirs de progression salariale liés à l’ancienneté, à l’expérience et à la formation continue pour l’ensemble du personnel du secteur parapublic et des services sociaux privés.
- Pour toutes les catégories de personnel oeuvrant dans un service social, la reconnaissance et la valorisation des compétences par la validation des acquis et de l’expérience (VAE).
- La reconnaissance des années d’expérience des travailleurs et travailleuses qui consacrent une période de leur vie à l’éducation de leur-s enfant-s.
Conditions de travail
Considérant :
- qu’une charge de travail croissante pèse sur l’ensemble des salarié/e-s du secteur social;
- que le travail exercé doit être effectué dans une situation d’urgence permanente;
- que les dotations très souvent insuffisantes ne permettent pas d’effectuer le travail prescrit dans des conditions acceptables;
- que se multiplient les pressions et les violences sur les travailleur/euse-s sociaux/ales exercées par les employeurs;
- que cette situation engendre une dégradation des conditions de travail;
- que cette dégradation a aussi pour conséquence une baisse des prestations aux usagers et usagères;
- qu’elle entraîne la multiplication des cas d’épuisement et de maladie professionnels et, dans certains secteurs, un taux de rotation très élevé;
- que les conditions générales de travail et le taux de rotation entraînent des difficultés pour assurer les remplacements lors d’absences de collègues;
- que les nouveaux/nouvelles engagé/e-s le sont souvent par des contrats précaires et avec de bas salaires, faisant diminuer ainsi l’attractivité de l’emploi.
L’Assemblée générale revendique :
- L’octroi des effectifs nécessaires pour répondre véritablement aux besoins des usager/ère-s, tout en garantissant des conditions de travail décentes et tenant compte des impératifs de collaboration liés aux modifications apportées à l’organisation du travail.
- L’obtention de moyens permettant aux travailleur/euse-s sociaux/ales d’évaluer la charge de travail et son intensité, de déterminer ainsi les effectifs nécessaires et de résister aux dérives autoritaires et prescriptives des hiérarchies des services et établissements sociaux, ainsi que d’être associé/e-s aux démarches entreprises par les employeurs pour définir les dotations.
- La reconnaissance de la qualification des travailleur/euse-s sociaux/ales et donc de l’autonomie et de l’autodétermination qui en découlent pour exercer les professions du domaine social.
Contenu et sens du travail, rapport avec les usager/ère-s
Considérant :
- que les nouvelles normes et prescriptions qui sont imposées ont pour conséquence que les travailleur/euse-s sociaux/ales deviennent des agents de la sanction, de la pénalité et de la répression sociale;
- que l’évolution du travail social, en même temps qu’elle contraint les professionnel/le-s concerné/e-s, remet en question le droit de chaque usager/ère à l’autonomie et au respect de ses droits fondamentaux;
- que les possibilités de s’exprimer de manière libre et critique, d’échanger et de débattre, de s’organiser sur les lieux de travail et dans l’espace public et de se mobiliser sont aujourd’hui mises en péril par les menaces et intimidations des employeurs.
L’Assemblée générale revendique :
- Le respect des droits fondamentaux des usager/ère-s, notamment celui de voir couverts les besoins matériels de base et celui d’avoir un logement.
- Le respect des droits des usager/ère-s à participer pleinement à l’élaboration de leur projet de vie et d’insertion sociale.
- La participation des travailleur/euse-s sociaux/ales à l’élaboration et à la mise en œuvre des orientations et objectifs de la politique sociale du service ou de l’établissement qui les emploie.
Garantie des droits syndicaux du personnel et protection des délégué/e-s syndicaux/ales et des représentant/e-s du personnel
Considérant :
- Les pressions, mesures de rétorsion et licenciements de délégué/e-s du personnel et de délégué/e-s syndicaux/ales dans le secteur social;
- Le non respect des protections légales dont devraient bénéficier le personnel, ses représentant/e-s et les délégué/e-s des syndicats;
- Les pressions, mesures de rétorsion et licenciements dont sont victimes des salarié/e-s ayant fait appel aux syndicats et accusé/e-s de ce fait de rupture du lien de confiance.
L’Assemblée générale exige des employeurs publics cantonaux et communaux, des institutions et établissements du secteur parapublic, et des autorités assurant le subventionnement, la direction et le contrôle de ces derniers que :
- le droit des salarié/e-s à faire appel aux organisations professionnelles et syndicales, notamment par leurs délégué/e-s, ainsi qu’aux représentations du personnel sur les lieux de travail et dans les organes paritaires soit solennellement garanti.
- tout licenciement motivé par une « rupture du lien de confiance » en raison de l’appel à des organisations ou représentations syndicales et professionnelles soit annulé.
- tout licenciement prononcé à l’encontre d’un/e délégué/e syndical/e ou représentant/e du personnel, reconnu comme abusif ou comme non justifié en cas de licenciement avec effet immédiat, entraîne pour ces travailleur/euse-s un droit à la réintégration immédiate à leur poste de travail ou à un poste équivalent.
L’Assemblée générale appelle les employeurs concernés, ainsi que les autorités cantonales et communales à engager des négociations dans les meilleurs délais pour concrétiser les revendications liées à ces objets.
Pour défendre ces revendications, l’Assemblée générale appelle tous/tes les travailleur/euse-s du secteur social à une journée de mobilisation le jeudi 17 février 2011 et à une
MANIFESTATION le jeudi 17 février à 16h devant le Bâtiment administratif de la Pontaise
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